A bien des égards, certaines parties, qualifiées de « lobbies se tenant derrière le rideau », continuent de se revendiquer dans un environnement marqué par l’excès et les dépassements. Pire que les dérèglements qu’ils ne cessent de cumuler, c’est la manière avec laquelle ces lobbies interpellent ceux qui veulent encore les entendre, quand bien même ils ne seraient pas nombreux, qui les discrédite de plus en plus, qui les détrône de leur piédestal, notamment dans un contexte plus que jamais défavorable.
Désavoués, ces mêmes lobbies avaient tellement trompé et mené le peuple en bateau que la majorité écrasante des Tunisiens ne leur fait plus aujourd’hui confiance. Cela ne les empêche pas encore de continuer à miser sur les fausses propagandes, tout en profitant des dérives de certains canaux de communication. Des dérives, du reste trop compromettantes car tempérées par des responsables privés de discernement, d’imagination, d’initiatives et surtout de compétence. Des dérives qui, plus elles prennent forme, plus se confirme le scénario d’une Télévision nationale en perte de vitesse.
C’est dire combien certains responsables n’ont visiblement pas d’idée claire de ce que peut et doit représenter cet établissement public. Notamment à travers des émissions dédiées aux attentes et aux aspirations des Tunisiens, ou encore celles appelées à mettre en évidence les évènements historiques majeurs de la Tunisie.
La Télévision nationale doit être au service des Tunisiens et non « de certains lobbies aux intentions douteuses », dont la tentation médiatique est devenue leur seul recours pour le dénigrement et la calomnie. La victimisation et la théorie du complot aussi et surtout.
Après tant de déceptions, on croyait que les gouvernants de la décennie noire allaient évoluer, se remettre en cause et retenir la leçon de leurs échecs. Mais c’était sans compter avec cette détermination à persévérer dans le déni, comme si les dérapages d’hier n’avaient jamais éclairé le présent.
Mais le plus contraignant dans ce désaveu, c’est qu’il avait fini par toucher les principaux acteurs qui gravitent autour de la Télévision nationale. Ce qui est étrange, c’est que la plupart de ces acteurs tentent d’expliquer l’inexplicable, de justifier l’injustifiable et d’accréditer l’invérifiable. La plupart des acteurs politiques, qui avaient dirigé le pays après 2011, avaient usé et abusé de cet établissement public.
Ce qui est présenté aujourd’hui par la Télévision tunisienne n’a rien à avoir avec les préoccupations des Tunisiens. Encore moins avec la réalité tunisienne. Pourtant, il aurait profondément suffi qu’on déclenchât une véritable réflexion sur cet établissement public, sur les réformes, les rénovations, les dépoussiérages. Ceux qui sont passés par-là ont failli à leur mission. Ils ont tout gâché. Ils incarnent encore les syndromes de l’échec et cela éclate au grand jour.